Etude sur des turions doubles réalisée à partir de documents communiqués par des adhérents
CHAUMES SIAMOIS OBSERVES EN FRANCE (2001 / 2014)
Signalés en 2015 par les adhérents à l’AEB : Florence Bouillon, Jerry Bouin, Jean Dupin et Gilbert Leffond.
Rédaction Anna Mion – Février 2016
![]() 1. Ph.aurea_(J.Dupin-2001) |
![]() 2. Ph.aurea_(J.Bouin-2014) |
Jean Dupin a photographié ce chaume double de Phyllostachys aurea dans son jardin de la banlieue parisienne en 2001.
Jean Bouin a observé le même phénomène dans son massif de Phyllostachys aurea en Dordogne en 2014.
D’autres bambous présentent la même modification signalée par : Florence Bouillon sur un Chusquea planté en Bretagne nord en 2014 et Gilbert Leffond qui a suivi la croissance d’un chaume de Ph. vivax double en Haute Saône en 2013.
On peut déduire de ces documents que :
– Le phénomène se produit sur des chaumes creux comme sur des chaumes pleins (Chusquea).
– Les chaumes doubles ont été trouvés dans des bosquets anciens.
– La base du chaume double est plus grosse que les chaumes du même âge.
– La modification de chaume unique en chaume double se produit sur deux ou trois entrenœuds.
– Le phénomène est constaté en climat doux comme en climat froid.
Et bien entendu cela se produit au moment de la croissance du turion.
Pour les sujets observés ici, la transformation du chaume unique en deux chaumes se produit sur deux entrenœuds :
– Les entrenœuds apparemment normaux de la base ont un Ø supérieur aux autres chaumes.
– Sur l’entrenœud le plus bas, un sillon longitudinal se dessine.
– Sur l’entrenœud suivant les deux chaumes sont accolés.
– Sur l’entrenœud suivant la séparation en deux chaumes est effective.
La séparation en deux chaumes se produit à des hauteurs différentes, mais ici dans les deux premiers mètres du chaume.
– Au niveau du sol pour le Ph. violascens (photo 5).
– A 0,20 cm du sol pour le Ph. aurea (photo 1 et 2).
– A 0,80 cm du sol pour le P. violascens de la photo 13
– A 1m50 pour le Chusquea (photo 3)
– A 1m90 du sol pour le Ph. vivax (photo 4).
La découverte d’un chaume double sec de Phyllostachys violascens (Mion – 2012) ainsi que les photos de Gilbert Leffond permettent d’affiner l’observation.
– A la base, les premiers entrenœuds sont larges et aplatis (photos 7 et 8) et le tronc commun ne présente encore qu’une lumière (photo 8). En temps normal une coupe de chaume présente une section circulaire.
– Au niveau de l’entrenœud suivant un sillon vertical se dessine (photo 9) et il y a deux gaines par nœud (photo 10). En temps normal il y a une gaine par entrenœud.
Au niveau suivant, celui de l’avant dernier nœud accolé, les deux lumières sont présentes mais encore ovales.
L’accolement touche encore le 1/4 de la paroi du chaume (photo 11).
Au niveau supérieur, celui du dernier entrenœud accolé, les 4/5 de la paroi du chaume sont séparés (photo 12).
Au-dessus de ce dernier entrenœud les deux chaumes sont distincts mais leur base est commune.
Au niveau du rhizome, Ils sont issus du même bourgeon. Rappelons qu’il est normal qu’un nœud de rhizome ne produise qu’un seul bourgeon de chaume.
Encore une dernière remarque : on trouve trace dans les littératures chinoise et anglaise des 20 et 21 siècles des descriptions de chaumes doubles.
Avez-vous observé des rhizomes portant deux bourgeons par nœud ?
Merci aux membres de l’AEB qui sont passés de lecteurs à contributeurs.